Installées sur la rive droite de l'Ognon les forges de Bonnal remontent au XVIe siècle. En 1545, un certain François de Gevigney vend à Jean de Civria ses possessions de Rougemont et ses droits sur les moulins et forges de Bonnal. Ces usines comprenaient alors un fourneau à fondre le minerai et plusieurs feux de forges. Le minerai de fer provenait de diverses mines à ciel ouvert prospectées dans les villages environnants.

L'usine métallurgique fait partie intégrante du village de Bonnal. Peu avant 1700, un gros hameau se crée rapidement autour des forges.

Au cours du XVIII° siècle, la famille de Moustier reprend l’industrie locale et la transforme au gré des époques : deux feux d'affinerie sont mentionnés en 1734. Faute de minerai, le fourneau est éteint vers 1760. En 1772 l'usine se compose d'une forge et d'une fenderie. En 1788, un fourneau est « nouvellement établi », accompagné de la forge et de la fenderie. Dans la première moitié du 19e siècle, l'usine métallurgique appartient à M. Duleau d'Alleman et son beau-frère, le marquis de Moustier. Le fourneau produit 350 t de fonte en 1811. En 1828, l'usine comprend un fourneau, deux feux de forge et un feu de martinet.
L'usine est vraisemblablement agrandie peu après : un laminoir est mis en place vers 1830. En 1835, l'établissement compte alors un haut fourneau (éteint), cinq feux d'affinerie équipés d'un système de soufflage à air chaud, un laminoir dite machine à cylindrer et une tréfilerie composée de 14 bobines. Vers 1838, on utilise du bois desséché pour réduire la consommation de combustible à l'affinage. En 1842, l'usine renferme 3 feux de forge et 4 fours à réverbère.
L'usine métallurgique occupe entre 30 et 40 hommes et enfants en 1833, et 50 ouvriers en 1847. Elle cesse son activité en 1860.
 
La Révolution française en choisissant la rivière comme limite départementale a coupé le territoire de Bonnal en deux en mettant Bonnal dans le nouveau département du Doubs et sa forge dans celui de la Haute-Saône. Tous les terrains de la rive droite relèvent depuis, de la commune de Chassey-lès-Montbozon.

Les bâtiments à vocation industrielle ont disparu, à l'exception de la halle à charbon, qui a été reconvertie en restaurant (aujourd’hui fermé). Seuls subsistent des anciens logements ouvriers et patronal. L’ensemble du site a été reconverti en un vaste domaine touristique, avec sur la rive droite 5 lacs, les cabanes dans les arbres, et sur la rive gauche un camping haut de gamme.

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